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Mannaz

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Dans cette interview fascinante, l’auteure Mannaz nous plonge dans son univers littéraire et créatif. Elle partage avec nous les œuvres marquantes de son enfance, de l’imaginaire enchanteur des contes illustrés par Gustave Doré aux récits captivants d’Agatha Christie. Elle évoque également les défis qu’elle rencontre dans son processus d’écriture, notamment le travail minutieux de recherche, et comment elle parvient à maintenir un équilibre entre perfectionnisme et création. Entre confidences sur ses rituels d’écriture, souvenirs de son dernier projet littéraire Petit peuple du monde caché, et conseils avisés pour les primo-écrivains, Mannaz se révèle comme une auteure passionnée et persévérante. Une conversation inspirante pour quiconque rêve de plonger dans le monde de l’écriture.

Quels livres avez-vous lus enfant et lesquels vous ont le plus marqué ?

Quand j’étais toute petite je me souviens surtout de certaines images : les belles gravures de Gustave Doré illustrant les contes de Perrault, les animaux mignons de Beatrix Potter, et tout ce qui pouvait concerner les sorcières, vampires et autres monstres. Plus tard en grandissant j’ai pu apprécier la poésie de Rimbault, le suspens des romans d’Agatha Christie, le mystère des nouvelles d’Edgar Allan Poe et l’univers graphique de Jean-Baptiste Monge, entre autres. 

Quelle est la partie la plus difficile de votre processus d’écriture et comment la surmontez-vous ?

Je dirai que tout ce qui concerne les recherches de fond constitue un travail assez fastidieux. Cela consiste par exemple à enquêter sur certains lieux, des personnages ou des mœurs pour situer une histoire dans un environnement, en chercher le relief et les détails (le nom d’une rivière, le type d’arbre qui pousse dans un endroit, …). Le goût du travail bien fait pousse à s’y coller et l’envie que la lecture apporte à chacun du contenu afin qu’elle soit accessible à des néophytes mais que certaines références parlent également aux initiés. Le risque étant toutefois de trop pousser ce travail au risque de passer d’un perfectionnisme à un amas de détails inutiles. C’est parfois délicat de s’arrêter et de ne pas déborder, surtout lorsque l’on se passionne pour un sujet.

Quelle est votre collation préférée lorsque vous écrivez, et avez-vous des rituels particuliers ?

Le café au lait et le petit chocolat : récompense ultime au service du renforcement positif. C’est pour moi un vrai rituel qui vient marquer un temps d’arrêt et clôturer une session d’écriture en douceur.

Quelle partie de « Petit peuple du monde caché » a été la plus amusante à écrire et pourquoi ?

Le chapitre III car il compile aussi bien de beaux souvenirs de mon voyage que des histoires que j’ai eu plaisir à écrire sur des thèmes qui me plaisent. C’est une partie dans laquelle j’ai pu me laisser aller un peu plus à la création.

Quelle est votre partie préférée et celle que vous aimez le moins lors de l’édition d’un manuscrit ?

J’ai adoré les échanges avec toute l’équipe qui a soutenu le projet : les longues conversations téléphoniques avec Jean-Pierre Bataille, les mails de Julia Seitre et du comité de lecture. Ce sont des moments riches et remplis d’émotions partagées (attente, stress, soulagement, joie et fierté). De belles rencontres et de belles choses qui naissent de belles collaborations. J’ai par contre moins apprécié la souscription, car je me sentais plus à l’aise dans le travail en coulisse que dans ce versant plus commercial qui demande à communiquer sur le projet pour récolter les fonds nécessaires à sa production. 

L’écriture et la publication de votre livre ont-elles changé la façon dont vous vous percevez en tant qu’auteure et en tant que personne ?

Oui ça a déclenché quelque chose. Quand j’écrivais j’étais en solitaire, et le fait que des personnes inconnues portent un regard sur cette production par le biais de la publication m’a vraiment fait me sentir exister en tant qu’auteure. Je me suis dit que si quelqu’un de totalement neutre appréciait ce travail, ça voulait dire qu’il y avait une matière intéressante, une réalité légitime dans ce que je pouvais créer. La réalisation de ce projet m’a donné confiance en mes capacités et m’a prouvé que je pouvais réaliser des rêves qui me semblaient inatteignables, si je m’en donnais les moyens.

Qu’est-ce qui vous rend véritablement heureuse dans la vie, que ce soit lié à l’écriture ou en dehors ?

Stimuler mon imagination, rêver, me laisser surprendre, observer la nature.

Qu’avez vous ressenti à la sortie de votre premier livre ?

Un sentiment d’accomplissement.

Que diriez-vous à un primo-écrivain pour réussir à écrire son premier livre ?

N’ayez pas peur : osez. Multipliez les avis, les critiques : modulez, modifiez, retravaillez en conséquence. Ce sont les autres qui vous ferons avancer lorsque vous vous sentirez en butée. Mais gardez toujours l’essence de vos projets, ce qui compte pour vous. Posez-vous la question de ce qui demeurera inchangé pour ne pas perdre le cœur de cette partie de vous que vous souhaitez transmettre. Ayez confiance et persistez, soyez patients.